VEF Blog

Titre du blog : The Blogging generation
Auteur : blogging
Date de création : 14-12-2014
 
posté le 15-12-2014 à 00:54:41

L'art de partir de n'importe quoi pour arriver n'importe où

Bon, je dois vous l'avouer, il y a certainement plus intéressant qu'un cours de philosophie pour commencer son blog... Mais ne m'en voulez pas, j'ai passé la journée à travailler dessus et tout de suite je n'ai que ça en tête ! Et puis d'un côté, quel mal y-a-t'il à lire un cours soporifique de philosophie un dimanche soir avant de se coucher ?
 
Promis, mon prochain article sera véritablement accrocheur.
 

 
Bon alors, sur quoi planche-t-on ? La morale mon cher ! Ne fuyiez pas, ça pourrait être intéressant. Je vais tenter d'être clair dans mon explication pour rendre la lecture la plus agréable possible ! Bonne lecture.
 
 
"Un appétit de domination"
 
Travailler sur un tel sujet nous renvoi à nous questionner sur son fondement, son utilité (à la morale). La morale est une voie qui nous touche tous, en effet c'est elle qui va tenter de nous pousser vers un comportement adéquat pour vivre en société. Et oui, nous - les Hommes - sommes façonnés pour vivre en société et à nous comporter comme des êtres sociables. Le seul problème, c'est notre appétit, toujours plus grandissant, de domination du Mooonde. De plus, nous avons tous un nombre incalculable de désirs qui entrent en concurrence avec ceux de chacun, ce qui nous pousse à nous détruire et à nous faire la guerre. D'où l'aspect paradoxal de la chose, nous sommes voués à vivre dans une société qui nous porte à la détruire. Voilà donc le but de notre chère morale, celui de nous tenir, à l'aide de règles universelles, nous, Hommes, que tout éloigne. 
 
 
"Des commandements moraux"
 
Avant toute chose, demandons-nous qu'est-ce que réellement la morale. Une rapide définition nous dirait qu'il s'agit de l'ensemble des énoncés qui nous disent ce qui doit être et ce que l'on doit faire advenir par nos actions. Cela fait appel à la notion de commandements moraux, qui sont divers énoncés, que l'on peut classer en deux catégories, ceux de nature catégorique (Tu dois...) et ceux de nature hypothétique (Si tu veux... Tu dois...) {en savoir plus}. Notons qu'une action est considérée comme morale selon l'intention, en effet, cette dernière doit être portée par le devoir moral, le résultat n'est ainsi pas pris en compte.
 
 
"Un fondement religieux..."
 
Si vous ne vous êtes pas encore endormi sur votre clavier, entrons à présent dans le vif du sujet, et intéressons-nous au fondement de la morale. Quelle est l'origine des commandements moraux, qui les énoncent ? D'où nous, Hommes, tirons-nous l'idée de ce qu'il faut faire et ne pas faire ? Qu'est-ce qui nous fait nous tenir ensemble ?
 
Toutes ces questions nous amènent dans un premier temps vers la religion. En effet, la religion se compose de croyances (mythes, dieux...), d'interdits et de rituels. Les mythes racontent l'origine du monde, de la société et des institutions, chose qui est mise en pratique et justifiée par des interdits. Ce sont ces interdits qui permettent de façonner et d'organiser la société. La morale est donc l'ensemble de ce que les dieux exigent de nous de façon inconditionnelle. Dans cette société, politique, morale et religion sont indissociables. Cette conception de la morale se heurte cependant à quelques limites. En effet, la religion est affaire de foi, chose fragile, qui remet aisément la morale en cause. De plus, une religion n'est pas universelle, ainsi comment pourrait-on s'entendre avec d'autres à la morale différente ? Les lois morales seraient donc pure illusion ? Pour les Sophistes elle n'existerait tout bonnement pas. Pour les grecs, la morale ne peut pas reposer sur une base si fragile que la religion (qui est mixte), il faut donc la trouver ailleurs... mais où ?
 
 
"La morale et la nature"
 
Platon énonce dans La République le fait que les Hommes seraient dotés en leur âme/esprit de trois parties, liées par une relation naturelle. En effet, l'intellectuel possédant la vertu du savoir, connaîtrait la vérité et ce qui est bon. Le coeur lui, possédant le courage, obéirait aux ordres donnés par l'intellectuel, il aurait en quelques sortes le rôle du gardien de la paix, tenant les appétits de l'Homme pour l'orienter vers la connaissance. Quant au ventre, doté de désirs tempérés, il se devrait d'être modéré et obéissant. De ce fait, un Homme immoral serait considéré comme dénaturé et la hiérarchie tout juste citée se verrait être retournée. Si le coeur venait à dominer, l'Homme serait poussé au conflit et au combat. Si les appétits venaient à dominer, l'Homme ne saurait plus quoi faire, il suivrait donc son appétit, ce qui serait non conforme à sa nature (par exemple les appétits sexuels). 
 
Cette idée de la morale à travers la nature est cependant critiquée par Sartre. Lui voit en l'Homme la liberté et le fait qu'il se crée lui-même et qu'il doit donc s'assumer. C'est une pensée existentialiste. L'enfant est formé avant de s'emparer de sa liberté. Mais c'est une peur de cette liberté qui pousse les Hommes à justifier leurs actes par un ordre moral établi. 
 

"Les morales de la raison..."
 
Continuons dans notre réflexion et intéressons-nous à la raison. Je suis un Homme, j'ai des désirs qui me motivent (nous sommes sur un point de vue interne). Mais je ne suis pas seul sur Terre et d'autres Hommes ont eux aussi des désirs (point de vue externe). Positionné sur ce second point de vue, il n'y a pas de raison que je sois prioritaire, la raison commande l'égalité, c'est le principe moral. Confrontons deux visions différentes de la morale :
 
Kant évoque une morale où la raison cherche l'universalité, c'est-à-dire des lois universelles auxquelless tous les phénomènes obéissent. Chaque action suit une maxime. Nous pouvons concevoir chaque maxime universalisable si un monde où tout le monde suit cette maxime est possible. On peut par exemple aisément concevoir un monde où chacun serait bon avec autrui, mais pas un monde où tout le monde ment. Cela montre que mentir est immoral. De ce fait, pour Kant, la morale vise à faire certaines choses et à bannir les autres, en suivant une déontologie stricte. Ainsi, il ne faut pas traiter l'autre comme un moyen de parvenir à un but. Mentir reviendrait à orienter une personne pour qu'il fasse quelque chose d'utile pour moi : c'est immoral. 
 
Les conséquentialistes évoquent eux une morale toute autre. Cette seconde vision part du fait que moi et autrui poursuivons des buts et que du point de vue de la raison, mon bonheur ne vaut pas plus que celui des autres. De ce fait, je me dois de tenir compte des autres autant que je tiens compte de moi, et de choisir une action qui aura le maximum de conséquences positives pour tout le monde. Sidgwick voit la bonne conduite dans ce qui produit la plus grande somme de bonheur dans le tout (en définitive, moi et les autres).
 
 
"Une mise en perspective, les dilemmes moraux"
 
Je viens d'évoquer deux types de considérations morales, mais au final, comment faire pour trancher ? Il existe notamment des dilemmes moraux.
 
Prenons la situation décrite par Benjamin Constant. Il évoque l'histoire d'un homme dans sa maison. Il voit une personne en fuite, elle semble apeurée et en danger. Plus tard, des hommes menaçant arrivent et viennent lui demander la direction prise par le fugitif. Que faire ? Doit-il mentir et sauver la vie de cet homme ou dire la vérité et le condamner ? Notre intuition morale semble nous mener vers ce qui aura les meilleures conséquences, nous sommes conséquentialistes. 
 
Autre situation, celle de Judith Thompson. Il décrit un chirurgien qui a cinq patients quasi-condamnés, dans l'attente d'une greffe de sang d'un groupe sanguin rare. Arrive un jour un homme en pleine santé. Il est là pour une banale prise de sang. Il s'avère être du même groupe sanguin rare que les cinq autres patients. Le chirurgien se questionne alors, peut-il ôter une vie pour en sauver cinq autres ? Il aurait aisément la possibilité de le tuer, sans le faire souffrir et sans se faire prendre. Notre intuition nous mène à nous poser cette question, voudrions-nous d'une telle société qui maximise nos chances de guérisons mais qui nous traite en pur moyen ? En effet, nous sauverions cinq vies, et les conséquences globales seraient meilleures, mais nous aurions nié une personne, nous ne l'aurions pas respecté et lui aurions infligé à la fois un mal physique et un mal moral... La voie de la déontologie semble dans ce cas la meilleure.
 
Un autre exemple pourrait nous mener vers une conception mixte, à la fois déontologique et conséquentialiste. Dans cette nouvelle  situation, vous êtes dans une voiture avec vos amis les plus proches. Soudain, vous avez un accident de voiture. Vous êtes dans une campagne isolée. Seul passager indemne, vous partez chercher des secours. Vous trouvez une maison devant laquelle est garée une voiture. Vous décidez de demander le prêt de cette voiture à son propriétaire pour emmener vous-même vos amis à l'hôpital. Vous entrez dans la maison, la propriétaire, une personne âgée, est effrayée à votre vue. Elle ne comprend pas ce que vous dîtes, elle se réfugie dans une pièce et s'enferme. Vous cherchez désespérement les clefs de la voiture, mais rien. Vous tombez cependant dans une pièce sur le petit-enfant de la propriétaire des lieux. Utilisez-vous le garçon pour faire pression sur la femme ? Le torturez-vous pour obtenir la voiture et donc les secours ? Impasse, une vision mixte semble seule solution au problème...
 
 
"Faut-il toujours suivre les règles de la morale ?"
 
C'est ce à quoi Machiavel dans le Prince tente de répondre. Il évoque l'exemple d'un Prince nouvellement au pouvoir. Pour préserver l'Etat (la sécurité du pays et la sienne) il doit mentir et doit absolument ne rien laisser transparaître. Etant la seule solution pour éviter de faire sombrer le pays dans la guerre civile et éviter des retournements de pouvoir à répétition, le non-respect de la morale semble être ici acceptable. La morale ne serait ainsi pas un précepte absolu.
 
 
"La relation entre le bonheur et la morale"
 
Nous nous sommes jusqu'à présent intéressé à connaître les fondements de la morale, et nous sommes penchés sur les dilemmes moraux. Cherchons à présent à analyser la relation entretenue entre la morale et le bonheur... 
 
Pour Socrate, la vie bonne est une vie morale "Nul n'est méchant volontairement", "Le bonheur n'est jamais dans la mauvaise action" tels sont les mots du philosophe grec. Selon lui, lorsque vous agissez, vous faites ce qui vous apparaît être bien. En effet, nous jugeons le bien et le mal de notre point de vue, et non par celui des autres. De ce fait, la faute se réduit à l'erreur, nous sommes spontanément tournés vers le bien moral, mais nous le concevons mal. Il existe cependant une personne ne se trompons pas, le sage. C'est le plus heureux, il perçoit le bonheur dans le contentement et non pas le plaisir. A noter que de ce point de vue, il est préférable de subir une injustice que de la commettre, car le second a une volonté mal tournée. 
 
Pour Kant, c'est différent. Il dit lui qu'une part de nous se dirige vers le bonheur, et qu'une autre fixe des limites par l'impératif catégorique. Etre moral apporte un contentement, mais cela diminue le bonheur. La culpabilité diminue aussi le bonheur mais pas suffisamment pour être plus heureux en étant moraux. En effet, le monde offre quotidiennement l'exemple de l'Homme mauvais heureux et de l'Homme bon malheureux. Mais Kant n'exclue pas une possibilité de progression dans sa vision pessimiste, le fait de trouver le bonheur dans la bonne action : nous pouvons envisager de percevoir de plus en plus le bien des autres et être motivé par cela. 
 
 
"La critique de la morale"
 
Concluons sur la critique de Nietzsche. Selon lui, nous ne sommes pas les créateurs de nos actions, c'est notre éducation et nos caractères qui nous déterminent, ce qui nous ôte de tout libre-arbitre. De ce fait, nous ne sommes pas libres et donc pas responsables, rendant la morale illégitime. Le bon et le mal n'existent pas, il y a seulement des choses utiles et nuisibles. Il explique ainsi la morale par le sadisme, un pur moyen pour dominer. En effet de ce point de vue, on persuade les Hommes qu'ils sont libres et on leur inculque des normes exigeantes. Ensuite on les culpabilise et les rend donc plus faibles. La morale serait donc une erreur permettant à certains de dominer (le prêtre par exemple). La moral serait alors un masque efficace du désir...
 
 
Félicitations cher lecteur ! Si vous avez réussi à lire cet article jusqu'à la fin, chapeau bas. Si tu es un élève en recherche d'informations, j'espère que cela pourra t'aider ! Et en tous cas, je vous invite à commenter, discuter, débattre et critiquer cette idée de la morale ! Etes vous conséquentialiste ou fermement déontologique ? Que voyez-vous en la morale ? 
 
J-1 pour la dissertation ! Souhaitez-moi bonne chance!
Sur ce, bonne nuit et bonne semaine ! C'est déjà lundi (cet article m'a bien pris 3 heures).

 

Commentaires

micka le 16-12-2014 à 18:37:08
Ça s'est bien passé! Vivement les résultatshuhu_1
calie le 15-12-2014 à 17:31:51
Je ne mérite pas tes félicitations, je ne suis pas allée jusqu'au bout...mais je te souhaite bonne chance.

Bises
coconuts le 15-12-2014 à 03:08:32
il est 3h du mat tu nous annonces du soporifique je lirai une prochaine la suite Rire Rire Rire tout le monde va bien merci Clin doeil et vous ?